Jean-Marie Le Guen et les salopards de gauchistes

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Jean-Marie Le Guen au micro de RTL ce 28/02/2017 (capture d’écran)

Ce matin, le Secrétaire d’Etat au développement et à la Francophonie a annoncé sur RTL qu’il ne comptait pas « en l’état » soutenir Benoît Hamon dans la course à la présidentielle. Ce très proche de Manuel Valls et ancien bras droit de Dominique Strauss-Kahn déclarait ceci au micro d’Elizabeth Martichoux :

 

            « Moi et des dizaines d’autres parlementaires, nous ne pouvons pas donner notre parrainage à Benoît Hamon. C’est pour ça que je fais un appel un peu solennel à son attitude, dit-il avant de poursuivre : C’est un programme de rupture avec sa famille politique. C’est un programme d’une gauche radicalisée. […] Il s’est isolé en tenant un discours extrêmement radical, isolé par rapport à sa propre famille politique qu’est la social-démocratie, le social-réformisme. Nous ne sommes pas un parti altermondialiste, là pour mener la contestation sociale. Le Parti Socialiste, c’est une gauche de responsabilité qui a vocation à gouverner la France sur une base réformiste, pas sur une base de rupture »

 

Le chien de garde Jean-Marie Guen est en colère : le rassemblement de la gauche, oui, mais à la seule condition que celui-ci soit une version édulcorée du hollandisme et du social-réformisme (comprenez social-libéralisme). Au nom de quoi le PS irait-il s’immiscer dans des combats sociaux ? Au nom de qui ? Jaurès ? Le Front Populaire ? Les ouvriers qui ont déserté les meetings socialistes pour ceux du Front National ?

Jamais, au grand jamais vous ne verrez l’Abbé Le Guen renier son catéchisme libéral-compatible. Car il n’est pas là pour rire, lui. Il gouverne. Et à l’en croire, gouverner, c’est être un service comptabilité chargé de réduire des budgets plutôt que de trouver des alternatives qui conduiraient à une plus grande justice sociale. Et comme si cela ne suffisait pas, le Père Le Guen enfonce le clou en ciblant les écologistes avec lesquels Benoît Hamon a mis tant de temps à conclure un accord :

 

« Il est pour le tour de France des ZAD. On a pris tous les chantier où il y avait un élément de mobilisation radicalisée : Notre-Dame-Des-Landes, Lyon TGV, Bure, etc. Et à chaque fois on dit : On arrête ! On arrête !. C’est-à-dire qu’on est dans une logique où l’on ne fait plus aucune infrastructure fondamentale, ce qui est d’ailleurs contradictoire avec une logique de croissance ».

 

Ce que ne comprend pas Jean-Marie Le Guen, aveuglé par ses œillères, c’est qu’il incarne parfaitement ce qu’une grande partie de la gauche a rejeté en janvier en portant son vote sur Benoit Hamon, et qu’elle continue à rejeté en votant aujourd’hui pour le candidat de la primaire ou pour Jean-Luc Mélenchon : la condescendance, le mépris à l’égard de ceux qui souhaitent conquérir de nouveaux droits, et la résignation. En cinq ans, le PS a oublié ce qu’il a porté au cours du siècle dernier : les conquêtes sociales, les droits des travailleurs, la baisse des inégalités. Et oui, ces chantiers sont des insultes à une gauche qui a soif de changement, car elle n’a essuyée que des coups de matraques, de Flashball et de gazs lacrymogènes.

Jean-Marie Le Guen et Manuel Valls parlent de « gauche radicalisée » à l’égard de Jean-Luc Mélenchon ou de Benoit Hamon. Il semble plus correct de parler d’un retour aux sources, d’une gauche qui souhaite d’abord s’occuper d’une pauvreté rampante et des inégalités de plus en plus injustifiables. Savoir lequel de Mélenchon ou de Hamon est le plus à même pour porter ce combat est un autre débat. C’est bien le quinquennat Hollande et tous ceux qui l’on suivi aveuglement qui se sont radicalisés… à droite.

 

Ogma


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